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> VULLART (VVLLART), Montreuil
vlecuyer
posté 11/10/2020 à 11:31
Message #1


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Bonjour,

dans les registres paroissiaux du XVIIème siècle, essentiellement à Montreuil, on rencontre cette famille dont le patronyme est écrit "vvllart", ce qui peut (et à mon avis doit) être lu VULLART.

La forme VVLLART est la plus souvent (et en fait presque exclusivement) retenue, et alors écrite (pour moi abusivement(*)) WLLART, mais elle est orthographiquement improbable avec ses 4 consonnes initiales.

Y a-t-il une raison objective de maintenir la graphie WLLART, que je considère comme étant biaisée par notre alphabet moderne et qui, au mieux, devrait être VVLLART et donc très improbable, plutôt que VULLART ?

Bon dimanche.



(*)Le w en tant que lettre à part entière (notre "double v" moderne) ne figure pas dans l'alphabet en usage à cette époque.
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dlourme
posté 13/10/2020 à 17:15
Message #2


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Bonjour Vincent, bonjour à tous.

J'ai parcouru avec intérêt ce sujet.
Vous n'êtes pas seul contre tous : j'adhère entièrement à votre analyse !

Jusqu'au début XVIe siècle, il n'y avait aucune différence entre U et V et entre I et J (c'est Erasme, paraît-il, qui est à l'origine de ces différenciations, pour faciliter la lecture de ces lettres, parfois appelées semi-consonnes). Et longtemps encore, certains ont continué à écrire sans tenir compte de ces différenciations (ça se maintient encore, sur certaines pierres tombales ou autres plaques commémoratives qui veulent faire sérieux et archaïque...).

Malgré tous les historiens locaux, l'évidence et le bon sens invitent à transcrire VULLART ce qui pouvait aussi s'écrire (à d'autres époques, quand on n'hésitait pas à lire un "U" pour un "V") : VVLLART.

Il me semble qu'on peut faire la même analyse sur le patronyme WGEUX, fréquent en Béthunois ; au XVIIe siècle, les membres de cette famille sont orthographiés de façon très diverses, mais la prononciation est toujours à peu près la même (en tenant compte de l'accent chuintant propre à notre région) : HUGEUX, UGEUX, VUGEUX, UJEUX, VUISEUX, WYSEUX et j'en passe.
Voilà longtemps que j'avais envie de dire ce que je pensais de cette graphie WGEUX aberrante, vous m'en donnez l'occasion.
Soyez-en remercié !

Cordialement.

Damien
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jbdelattre
posté 14/10/2020 à 11:23
Message #3


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Bonjour à tous,

Sans compétences particulières en ce domaine, je me permettrai en toute modestie d'ajouter quelques réflexions sur le sujet.
Tout d'abord tout ce qui a été développé dans ce qui précède me semble juste et à propos toutefois à chaque fois qu'il y a débat sur la bonne orthographie d'un patronyme celui qu'il convient de retenir en somme, la dimension de la prononciation est insuffisamment prise en compte. Et dans le cas présent tout particulièrement. Dans la région et tout spécialement les toponymes et les patronymes les mots commençant par W sont très nombreux, la plupart sont d'origine saxonne et germanique (sauf ceux issus du latin: villae, villis ...) Des mots du langage commun au moyen âge commençant par W ne sont pas rares en boulonnais (cf le livre d'Isabelle Clauzel "Desvres en 1470).
La difficulté est venu pour traduire par l'écrit un langage parlé le picard dont l'origine était différente de celle du français.
Le u allemand qui se prononce ou et le ü qui se prononce u. Nous ne disons pas vierre pour Wierre de même chez nous (en boulonnais) nous préférons dire ouagon et non vagon pour wagon et en retenant Vulart on ne traduit pas correctement le son ou ,oua. Seule l'utilisation du W, parfois citée comme une "demie voyelle", permet de rester fidèle au son. Le patois actuel du boulonnais reflète très bien cette difficulté rencontrée lors des tentatives dans la presse de raconter une histoire ou un vieil adage en patois, c'est quasiment illisible et il faut le lire à haute voix pour espérer comprendre. D'ailleurs les actes du XVIéme siècle que nous rencontrons doivent être lusl en gardant à l'esprit la prononciation en vigueur à l'époque.
Dernière remarque la présence du W dans les écrits, bien que plus récentes que le reste de l'alphabet, est avérée depuis le moyen âge. Il est d'ailleurs possible de retrouver la calligraphie de cette lettre au cours des siècles (à partir du Xème déjà)

Maintenant sur le patronyme qui nous intéresse ici chacun retiendra la forme qui lui convient.
Bien cordialement
Jean bernard

Ce message a été modifié par jbdelattre - 14/10/2020 à 12:12.
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vlecuyer
posté 14/10/2020 à 11:58
Message #4


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Bonjour Jean-Bernard,

sur la phonétique, je te rejoins totalement, c'est bien pour cette raison que je recherchais des actes de catholicité puisqu'on sait que les curés "écrivent avec leurs oreilles".
Malheureusement, dans tous les actes trouvés, le rédacteur forme de façon totalement indiscernable ses "u" et ses "v". C'était donc une impasse.


Citation (jbdelattre @ 14/10/2020 à 11:23) *
Dernière remarque la présence du W dans les écrits, bien que plus récentes que le reste de l'alphabet, est avérée depuis le moyen âge. Il est d'ailleurs possible de retrouver la calligraphie de cette lettre au cours des siècles (à partir du Xème déjà)
Par contre là je ne suis pas d'accord : ce qui peut être pris pour notre "w" moderne n'est pas une lettre à part entière, mais ce qui s'appelle en calligraphie une ligature, c'est-à-dire une graphie purement esthétique résultant du regroupement en un seul symbole de 2 (ou 3) lettres, qui n'en restent pas moins des lettres indépendantes.

Pour un lecteur actuel, avec le biais qu'entraîne la présence du w dans notre alphabet d'usage, une ligature "uu", "vu" ou "vv" ressemble évidemment à notre "w", mais pourtant ne l'est pas.
Et en tant que tel, il est impossible de trancher entre les 3 formes sauf à trouver une version qui le permet : l'acte de 1746 à Courset apporte la réponse ; et ensuite on peut en déduire la prononciation puis résoudre la ligature : "vu".

Citation (jbdelattre @ 14/10/2020 à 11:23) *
Maintenant sur le patronyme qui nous intéresse ici chacun retiendra la forme qui lui convient.
Si tu veux...et pourtant ce patronyme devrait être écrit "vvllart" avec sa graphie ancienne, "vullart" si on veut résoudre la ligature selon sa prononciation, mais pas "wllart" forme historiquement et phonétiquement erronée. La signature de Charles Joseph VULART de Romont ne peut être ignorée.

Citation (vlecuyer @ 11/10/2020 à 11:31) *
Y a-t-il une raison objective de maintenir la graphie WLLART
Il ressort des éléments objectifs de ce sujet que la réponse est "non", au contraire...


Bon après-midi,
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jbdelattre
posté 14/10/2020 à 14:05
Message #5


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Citation (vlecuyer @ 14/10/2020 à 11:58) *
La signature de Charles Joseph VULART de Romont ne peut être ignorée.


Bien sûr, mais on peut penser qu'il a tenu à franciser son nom
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vlecuyer
posté 15/10/2020 à 12:29
Message #6


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Citation (jbdelattre @ 14/10/2020 à 14:05) *
Citation (vlecuyer @ 14/10/2020 à 11:58) *
La signature de Charles Joseph VULART de Romont ne peut être ignorée.
on peut penser qu'il a tenu à franciser son nom
il y a 2 résultats à une francisation : soit on traduit (REUDER -> CHEVALIER, DEWITTE -> LEBLANC, etc..., ce n'est clairement pas le cas ici), soit on conserve au moins la phonétique mais avec une orthographe locale.
Alors pourquoi aurait-il francisé en VULARD un patronyme qui se serait prononcé différemment alors que "vu" est justement l'une des résolutions de la ligature archaïque "vv" ?
Par exemple, si WLLART correspondait à la prononciation dudit patronyme, VLARD aurait mieux convenu, et HOULARD ou HULARD ou équivalent pour toute autre interprétation phonétique du "W".

Accessoirement, je ne vois pas pourquoi une famille bien française (originaire de Romont ie Buire-le-Sec) devrait franciser son patronyme.

Autrement dit, pourquoi proposer une solution aussi improbable qu'infondée quand il y en a une toute simple et qui se présente d'elle-même...?
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jbdelattre
posté 15/10/2020 à 16:06
Message #7


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Citation (vlecuyer @ 15/10/2020 à 12:29) *
Accessoirement, je ne vois pas pourquoi une famille bien française (originaire de Romont ie Buire-le-Sec) devrait franciser son patronyme.

Justement Buire le Sec se trouve en Picardie qui possède une langue propre: le picard différent du français parlé plus au sud notamment dans le Val de Loire C'est le Français qu'a choisi François Ier comme langue officiel du royaume au détriment du Picard déclassant de fait cette langue au rang de patois. Chacun sait que tous les pouvoirs centraux ont tenté d'éradiquer les langues régionales. La république elle même n'a pas été en reste en chargeant ces fameux "hussards" de ce travail.
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